Le site du cimetière américain
LE SITE DE HOUDEL-VOGELSANG AVANT 1944
LE CIMETIERE PROVISOIRE (1944-1949)
LE CIMETIERE AMERICAIN dit de Henri-Chapelle à HOMBOURG-Vogelsang.Cette nécropole figure dans le présent chapitre en raison de son classement comme site avec ses alentours, par arrêté royal du 29 mai 1952
Avant
propos
Après plus de 4 ans d'épreuve,
notre contrée pouvait enfin revivre et laisser éclater sa joie
les lundi 11
septembre (à Aubel, Rémersdael et au sud de la Gulpe à Hombourg) et
mardi 12 septembre 1944 (à Hombourg-village et dans le reste de l'actuelle
Commune de Plombières).
Nous étions enfin libérés de l'oppression nazie.
Les "10 communes" de la région de Welkenraedt-Baelen-Plombières
ainsi que La Calamine annexés unilatéralement au 3ème Reich depuis mai
1940 virent avec joie le démantèlement de la frontière qui allait de
Sippenaeken à Merckhof Et de là vers La Clouse, Elsaute, Bilstain, Béthane
... et qui sépara pendant 4 ans la Belgique occupée de la Belgique annexée.
Les prisonniers, déportés, réfractaires à la Wehrmacht purent commencer à
revenir chez eux s'ils le pouvaient encore, s'ils n'avaient pas payé de leur
vie le fait de s'être trouvé au mauvais moment au mauvais endroit.
Les séquelles des bombardements de la gare de Montzen et ses alentours,
des rafles, fusillades sommaires et autres exactions subies pendant 4 ans
n'étaient pourtant pas près de s'estomper et beaucoup pleuraient un père, un
fils, un proche tué ou disparu, voire des familles entières décimées lors
des bombardements de la gare.
On croyait bien avoir tout vu au moment de la délivrance et pourtant, c'est
après sa libération que notre contrée assista à partir du 17 septembre
1944 au triste spectacle des interminables convois de soldats morts, des
milliers de victimes que l'on achemina de partout pour reposer dans notre sol.
C'étaient tant les dépouilles de nos libérateurs que celles de nos bourreaux.
Certes beaucoup reposent ailleurs aujourd'hui mais près de 8.000 de nos
libérateurs reposent à jamais chez nous.
Qu'au travers de ces quelques pages qui relatent l'érection de ce cimetière
américain et plus encore lorsqu'il nous est donné de visiter l'immense
nécropole où reposent à ce jour 7.989 de nos libérateurs, nous nous
souvenions toujours du sacrifice de leur vie qu'ils n'hésitèrent pas à
accomplir pour que nous puissions vivre libres
LE SITE DE HOUDEL-VOGELSANG AVANT 1944
Avant septembre 1944, le site du plateau de Houdel-Vogelsang à Hombourg était
une vaste étendue de prairies perdues aux confins de la localité de Hombourg,
près de la crête en direction de La Clouse.
Le vieux chemin vicinal de Vogelsang à La Clouse par Houdel et celui de Houdel
vers Hof avaient été remplacés au fil du temps par les sentiers avec
échaliers à travers les prairies que suivaient les habitants de Vogelsang pour
se rendre à la messe à La Clouse ou au couvent de Gensterbloem.
L'accès carrossable à Vogelsang se faisait par un chemin parallèle au chemin
actuel, pratiquement là où se trouve aujourd'hui la lisière du domaine des
Etats-Unis d'Amérique. Il débouchait entre deux rangées d'arbres encore
visibles près de la petite croix en fonte à la "Herschtroot"(1),
I'axe principal sur la crête.
La vue que l'on a depuis le petit promontoire de Houdel (2) vers le Pays
de Herve est superbe et ce fut cette splendide vue qui charma l'officier de la
Première Division d'infanterie de la Première Armée américaine chargée de
repérer à proximité d'Aix-La-Chapelle un terrain pour accueillir les
dépouilles de ses compagnons d'armes tombés au champ d'honneur ainsi que les
soldats allemands tués lors de l'offensive alliée.
Ce terrain présentait une surface relativement plane marquée seulement par une
dénivellation mineure; il était en outre suffisamment vaste pour accueillir
une nécropole dont l'officier ne pouvait toutefois par encore connaître
l'ampleur prévisible car la Bataille d'Allemagne ne faisait que commencer et
nul ne se doutait encore de la contre-offensive allemande de Von Rundstedt qui
allait marquer l'hiver 1944-1945.
(2) Houdel ou Hoddel littéralement
" Loque " est le nom de la ferme qui existait à la
Herschtroot en face du vieux chemin de la Clouse et qui fut englobée dans le
cimetière américain. C’est là que débouchaient jadis les chemins vicinaux
n° 8 venant de Vogelsang et n° 9 de Hof et Patloy
LE CIMETIERE PROVISOIRE (1944-1949)
Quelle ne fut pas, le dimanche 17 septembre 1944, la surprise des
familles Putters, Taeter et Simons, revenant de la grand-messe par les
échaliers, de découvrir d'une part, à l'orée du petit bois de Vogelsang,
deux compagnies de soldats noirs américains qui avaient pris possession du
bosquet et, d'autre part, gisant le long de la haie, une rangée d'une centaine
de corps de soldats allemands.
Dans l'après-midi, les militaires américains demandèrent à pouvoir
installer
leur bureau provisoire dans la maison de la famille Putters à Vogelsang
qui leur céda sa salle à manger jusqu'en février 1945. Le hameau réalisa
seulement à ce moment ce qui lui arrivait et ce n'est qu'alors que le
propriétaire Monsieur Duesberg et les locataires (Messieurs Taeter et Simons)
virent réquisitionner leurs prairies pour les besoins militaires. Le
cimetière provisoire destiné aux américains fut créé officiellement le 28
septembre 1944.
L'on inhuma ici des soldats américains tombés durant l'avance de la 1ère
Armée à travers la France, la Belgique, la Hollande et le Luxembourg.
Dès les premiers jours de la bataille d'Aix-La-Chapelle, le nombre de dépouilles amenées à Vogelsang fut impressionnant et le triste convoi perdura inlassablement durant tout l'automne 1944 et l'hiver 1944-1945- suite au déclenchement, le 16 décembre 1944, de la contre-offensive allemande des Ardennes.
C'est d'ailleurs à cet endroit que furent établis les avant-postes de la ligne
de défense américaine. Ce furent en fait deux cimetières qui furent
établis côte à côte, l'un allemand avec 10.600 corps et l'autre américain
avec 16.500 dépouilles de soldats américains ainsi que quelque 200 alliés.
Le cimetière allemand se situait à droite d'une haie existante à l'emplacement approximatif de l'allée centrale actuelle. Il n'englobait toutefois pas la ferme de Houdel ni la prairie se trouvant derrière celle-ci. Tous les corps allemands étaient mis en bière dans des caisses de bois blanc puis rangés et surmontés d'une croix à laquelle était accrochée le matricule de chaque soldat.
Dès 1946 fut décidée la désaffectation du cimetière allemand. Les autorités américaines voulaient rapatrier tous ces corps en Allemagne mais les autorités de la RFA refusaient de payer le transfert tandis que les autres autorités alliées des secteurs français et anglais de l'Allemagne occupée refusaient que le transfert se fasse dans leur secteur.
Or, le secteur américain était trop distant, si bien que les 10.600 corps furent déterrés par les prisonniers allemands, surtout en mars 1947, puis acheminés dans le cimetière allemand de Lommel où ils furent inhumés deux par deux avec une croix en béton pour deux.
Ce cimetière est entretenu par des souscriptions du public allemand. Le transfert vers Lommel s'acheva complètement en 1947.
Les 16.500 croix de chêne peintes en blanc des tombes de soldats américains
comportaient chacune, au dos, le matricule des soldats inhumés.
Les familles des soldats américains réclamaient pour la plupart le
rapatriement des corps en Amérique, de sorte qu'en 1948-1949 une
réorganisation complète des cimetières américains d'Europe fut entamée avec
la suppression de plusieurs cimetières, Foy (près de Bastogne) et Fosse-
La-Ville dont les corps furent en partie amenés à Vogelsang tandis qu'une part
importante de ceux qui y étaient furent rapatriés en Amérique.
A cet effet, les autorités militaires cédèrent le relais le 16 décembre 1949 à l'American Battle Monuments Commission {A.B.M.C.), un organisme créé par une loi américaine en 1923 et chargé de la gestion et de la réorganisation des cimetières américains en Europe et dans le monde. Après fermeture du cimetière au public les corps enterrés jusque là dans des sacs hermétiques furent déterrés, décharnés, remis en bière dans des triples cercueils hermétiques de bronze valant quelque 85.000 frs (2.107 EUR) de l'époque chacun puis acheminés vers l'Amérique par bateau. C'est une compagnie de transport de 110 hommes, tous de nationalité polonaise mais relevant de l'autorité américaine, qui assurait le transport vers Anvers (3).
Pour mener les opérations au cimetière, à partir de 1948, l'armée américaine puis l'A.B.M.C. eurent recours à des embaumeurs professionnels et environ 130 ouvriers de la région, puis, lorsque les travaux prirent une grande ampleur, à environ 300 chômeurs provenant du centre du pays dont un grand nombre de dockers en chômage. Ceux-ci logeaient aussi à la caserne de Hombourg et provoquaient tant au cimetière qu'à la caserne de fréquents désordres, vols en tous genres (surtout au cimetière où les rapines connaissaient une ampleur énorme allant du simple vol de couvertures jusqu'à la disparition de camions). Ils furent évidemment remerciés les premiers et ne participèrent pas aux travaux de réaménagement du cimetière mais seulement aux travaux de déterrement et de ré-enterrement qui couvrirent en fait les années 1948 et 1949.
Les corps ré-inhumés appartiennent à la 1ère Division US mais aussi à la 2ème Division d'infanterie, la 4ème, la 5ème, la 9ème, la 28ème et la 83ème, les 29ème et 30ème qui encerclèrent Aix, la 35ème qui combattit à " Omaha Beach " en Normandie, la 70ème, la 78ème et la 79ème, les 26ème, 75ème, 87ème et 4ème Divisions blindées qui portèrent secours à la 101ème encerclée dans Bastogne, les 84ème, 95ème, 100ème, 102ème, 104ème et 106ème Divisions qui subirent toutes des pertes énormes lors de la contre-offensive allemande de von Rundstedt, la 7ème Division blindée qui défendit St Vith et y arrêta l'offensive, les 89ème, 90ème et 94ème Divisions d'infanterie et les 5ème, 6ème, 8ème, 11ème et 12ème Divisions blindées qui ouvrirent la route du Rhin à travers la Sarre pour la 3ème et la 7ème Armées.
Enfin, il faut relever aussi dans ce cimetière des héros de la 2ème Division
blindée du Général Patton, de la 3ème Division blindée qui
encercla Mons et captura 27.000 allemands, de la 7éme Armée qui délivra
Liège, de la 9ème Division blindée Phantom et de la 82ème Division
aéroportée qui lutta avec la 101ème pour briser l'encerclement de Bastogne.
Les 7989 Américains qui reposent aujourd'hui à Vogelsang ont été tués pour
la plupart lors de la contre-offensive des Ardennes et durant l'avance alliée
en Rhénanie, de l'automne 1944 au printemps 1945. On compte toutefois aussi des
aviateurs alliés abattus au-dessus de nos contrées. Les soldats enterrés
proviennent de 49 Etats américains ainsi que d'Angleterre et du Panama. Parmi
eux, on retrouve 32 fois deux frères, et une fois trois frères, qui
reposent chaque fois côte à côte. 94 stèles ne comportent pas de nom car
il n'a pas été possible d'identifier les corps.
Une stèle de marbre blanc marque chaque tombe, une Etoile de David pour les Israélites, une Croix Latine pour tous les autres. 39 % des corps inhumés dans le premier cimetière furent ré-inhumés (environ 6.400) à Vogelsang tandis que les autres provenaient des cimetières supprimés de Fosse et de Foy.Le plus haut gradé inhumé ici est le Général de Brigade Frederick W Castle, de l'Armée de l'Air US, abattu dans la région le 24 décembre 1944 et qui commandait la plus grande formation de bombardiers ayant jamais opéré durant toute la seconde guerre mondiale. Pour établir le nouveau cimetière, l’Etat belge racheta les 23 ha à la famille Duesberg puis les céda pour le franc symbolique aux Etats-Unis d'Amérique en 1949.
Le cimetière permanent comprend en fait le terrain abandonné par l'ancien cimetière allemand et la ferme de Houdel ainsi que la prairie à l'arrière de celle-ci qui ne faisaient pas partie du premier périmètre, tandis qu'en direction de Merckhof, la nouvelle limite s'établit approximativement à l'emplacement du chemin qui menait jusque là à Vogelsang mais qui fut désaffecté. En effet, I'A.B.M.C. souhaitait établir un rideau boisé tout autour du cimetière et construisit l'actuel chemin de Vogelsang à une bonne centaine de mètres de l'ancien. Les prairies occupées par l'ancien cimetière américain vers Merckhof furent nivelées et rendues aux exploitants de Vogelsang. Deux des 3 fermes de Vogelsang furent largement amputées par la création du cimetière tandis que la ferme de Houdel fut supprimée et ses bâtiments utilisés pour les besoins du cimetière. Les travaux d'établissement du nouveau cimetière furent menés par l'entreprise Saterco (nivellement et construction du mausolée). On supprima une légère dépression existante ainsi que le sommet de la butte de l'autre côté de route.
Trois emplacements furent envisagés pour le mausolée: le sommet de la butte de l'autre côté de la route (partie située sur Aubel), le fond du cimetière, près du petit bois de Vogelsang et enfin l'emplacement actuel qui fut finalement choisi surtout en raison de sa visibilité. Ce furent les architectes Holabird, Root, Burgee et l'architecte-paysagiste Franz Lipp, tous de Chicago qui conçurent le cimetière et le mausolée. Ils dessinèrent l'enclos des sépultures en huit carrés désignés chacun par une lettre de " A " à " H ". Chaque carré est séparé par des bandes gazonnées tandis que l'allée centrale, également gazonnée sépare deux chemins parallèles en dur qui mènent vers le mur du fond adossé au petit bois de Vogelsang, où se dresse l'un des deux mâts porte-drapeau.
Les rangées de stèles en marbre de Lasa sont légèrement curvilignes et en pente douce vers Vogelsang (4). Pour ancrer les croix au sol, le sous-sol du cimetière est truffé, toutes les 5 croix, de pieux de 2 m de profondeur sur lesquels sont fixées des voûtes en éventail munies de goujons de bronze. Tout le sous-sol est parcouru de tuyauteries avec vannes d'arrosage. Enfin, un puits d'une capacité de 25 m3 d'eau à l'heure est destiné à assurer l'autosubsistance en eau du cimetière. Le mur d'enceinte qui clôt le cimetière proprement dit est bordé de buis en massifs tandis qu'au-delà un cadre de verdure composé de sapins, de bouleaux, de mélèzes et de 24 massifs de rhododendrons sépare nettement le cimetière de son environnement. Une haie de 1615 m d'aubépine et de 950 m de buis entoure le tout.
De l'autre côte de la route, sur le territoire d'Aubel, une vaste pelouse
entourée d'une aire en dur conduit à un belvédère donnant sur le Pays de
Herve avec un panorama splendide, celui-là même qui ravit l'officier
chargé de l'implantation du cimetière initial.
L'esplanade qui mène à la
colonnade est bordée de rosiers roses et rouges, d'iris et de népètes tandis
qu'au bas de la colonnade, s'étalent de chatoyants massifs de pétunias,
géraniums, roses blanches et autres fleurs saisonnières. Une terrasse de gazon
bordée de buis taillé et de saules pleureurs agrémente les abords immédiats
de la colonnade. La colonnade est composée de 12 paires de piliers
rectangulaires sur lesquels sont gravés les noms de 450 disparus dont
les restes ne furent jamais retrouvés ou identifiés ainsi que le sceau de
chacun des Etats et Territoires des USA. La frise de la colonnade en mosaïque
vernissée est décorée de 13 étoiles d'or.
A l'extrémité gauche du mausolée dont la colonnade forme
le centre, se trouve la chapelle ouverte aux différents cultes auxquels
appartenaient les soldats et officiers enterrés ici. La lourde porte de la
chapelle est en bronze, l'autel en marbre bleu de Belgique et en marbre vert
d'lssorie (Italie). Les bancs en noyer sont disposés de façon asymétrique par
rapport à la croix et les vitraux en accentuent encore l'effet harmonieux.
A l'extrémité droite de la colonnade, la salle-musée accueille les
visiteurs avec de vastes cartes murales détaillant les différentes offensives
des alliés dans la reconquête de l'Europe. Outre les informations sur le
cimetière dont peuvent y disposer les visiteurs, il leur est loisible d'y
signer le registre.
L'ensemble du mémorial est recouvert de pierre calcaire de Massangis provenant de la Côte d'Or en France tandis que le sol de la colonnade, de la chapelle et du musée est en granit du St Gothard. Devant les carrés des tombes s'élève sur une colonne un Archange de bronze faisant don d'une branche de laurier au Héros Mort pour lequel il implore le Tout-Puissant.
(4) Le marbre de Carrare utilisé dans les cimetières américains de 1914-18, tel Waregem, n'avait pas été jugé assez résistant. Une seule croix de Vogelsang est en marbre de Carrare pour la comparaison.
Cette importante nécropole, la plus vaste de Belgique, fut inaugurée le 9 juillet 1960, soit 12 ans et 1 mois après la cérémonie qui marqua, le 9 juin 1948 la première ré-inhumation.
L'inauguration de juillet 1960 en présence de M. William, AM Burden, Ambassadeur des USA en Belgique, du Général Jacob L. Devers, président de la Commission des Monuments de guerre Américains, de M. John Mc Cloy, délégué du Président des Etats Unis, de M. Van der Schueren, ministre de la Défense belge, de nombreux officiers supérieurs alliés, du Gouverneur de la Province, du Commissaire d'arrondissement, des bourgmestres des communes environnantes, des délégations des autorités civiles et militaires belges et de nombreuses délégations d'anciens combattants, etc... fut à l'image de chaque Memorial Day, empreinte d'un grand recueillement malgré l'affluence nombreuse.
Les autres cimetières américains de
1940-1945 furent inaugurés à la
même époque et
notamment ceux de Neuville-en-Condroz (5.328 tombes) et de
Margraten en Limbourg Néerlandais (8.301 tombes) inaugurés respectivement les
11 et 7 juillet 1960.
Chaque année, à la fin mai ou au début juin, a lieu, depuis 1945, le Memorial
Day auquel participa la première fois le général Eisenhower en
personne.
La cérémonie qui a eu lieu le 28 mai 1994 était la cinquantième organisée
à Vogelsang.
CIMETIERE DE "HENRI-CHAPELLE"
Lorsqu'en septembre 1944, l'officier américain chargé de repérer un site
favorable, se fixa sur le site de Houdel-Vogelsang, il ignorait où il se
trouvait mais, venant par Henri-Chapelle de la direction d'Aix-La-Chapelle, il
ne se souvenait que de ce village.
Lorsque, peu de temps après, les troupes américaines amenèrent les
corps de milliers de soldats venant de Rhénanie, on leur indiquait de
prendre
la direction de Liège jusque Henri-Chapelle, puis de tourner à droite.
A cet endroit, elles trouvèrent en outre un guide parfaitement anglophone en la
personne de l'échevin Meyers de Henri-Chapelle, lequel ne tarda pas d'ailleurs
à travailler au cimetière américain et en qui d'aucuns virent l'auteur de la
méprise rapidement apparue quant au nom du "Cimetière Américain de
Henri-Chapelle" alors que ce dernier ne comporte pas un pouce de
territoire appartenant à cette localité mais est en réalité entièrement
situé sur Hombourg, à l'exception du belvédère vers le Pays de Herve, de
l'autre côté de la route, qui se situe sur Aubel.
Dès qu'apparut cette méprise des troupes américaines,
la commune de Hombourg tenta plusieurs démarches auprès du Ministère Belge de
l'intérieur afin que la nécropole puisse porter le nom de
" Hombourg-Vogelzanck ".
Mais ce fut en vain car, au-delà de l’hypothétique influence
qu'aurait pu avoir Monsieur Meyers (qui devint par la suite bourgmestre de
Henri-Chapelle) les autorités américaines ne donnèrent pas suite aux
sollicitations de la commune de Hombourg surtout par facilité, car le nom de
Henri-Chapelle avait déjà traversé les mers et la crainte de confusions
ultérieures, les amena à maintenir cette inexactitude historique.(5)
Le site du Cimetière Américain fut classé en vertu de la législation sur les Monuments et Sites le 29 mai 1952 et couvre non seulement les 23 ha du cimetière mais un large périmètre d'environ 337 ha dont 226 sur Hombourg et le reste sur Aubel-La Clouse.
Le site classé forme un vaste quadrilatère bordé au nord par un autre site
classé (Vieljaeren) et le Stribweg, à l'est par le hameau de Gensterbloem, au
sud par le chemin de Gensterbloem à La Clouse et puis, par la route de La
Clouse à Aubel jusqu'au vieux chemin de Berg qui forme la limite ouest.
Le cimetière est entretenu par l'American Battle Monuments Commission qui emploie une vingtaine de personnes à l'entretien (plus de 30 pendant les années d'installation du cimetière permanent).
La direction du cimetière est assurée par un "superintendant". Se
sont succèdes: MM Burt Dewey (1949-19761), Stephen Hubai (père) (1976-1981),
Berloth (1981-1983) et Patrick Hubai (fils) 1983 à ce jour) tandis que le
personnel fut dirigé par des belges pratiquant l'anglais (successivement MM
Meyers et Dodémont). Les sous-intendants qui ont assuré la surveillance du
cimetière sont MM Grove, Antonelly, Blaise, Decker, Dodémont, Carraher,
Martin.
La mission de l'American Battle Monuments Commission en ce qui concerne la
gestion des cimetières américains est prévue pour un terme de 100 ans
minimum. Elle s'en acquitte de façon exemplaire en maintenant le site
dans un état d'entretien impeccable en permanence.
Une large majorité des tombes du cimetière américain a été adoptée par des
familles belges de la région ou d'ailleurs. Elles les visitent et déposent de
fleurs.
Le nombre de visiteurs ne décroît pas d'ailleurs au fil les ans et ils sont
toujours plusieurs centaines de milliers qui visitent le site chaque année.
Quant à leur origine, elle est multiple. Outre les régionaux, les Belges, les
Américains, on trouve dans le registre des signatures provenant de toutes les
latitudes et de tous les continents.
Puisse la mémoire de ceux qui reposent dans notre sol et qui ont donné leur vie pour que nous recouvrions la liberté rester gravée à jamais dans nos cœurs !
Albert Stassen
Edition Syndicat d’Initiative
de Hombourg.